Mots en bouteille au gré de l'eau et du vent.

 

Mémoire d'une graine ou le parcours d'un géant. 

Je viens de la terre, je fus portée haut vers le feu du ciel par l'arbre mon père. Quand je fus suffisamment informé de lumière, le vent ou l'oiseau sur l'air m'emporta, mon heure était venue, je retournais à la terre pour y tracer ma voie.
Ma mère la terre m'accueillit en son sein, l'eau me donna la force et fit germer mes racines.
 
Alors je tentais ma chance, je m'elancais vers le ciel et la lumière, si fascinante, à la conquête de mon espace.
La lumière du soleil m'accueillit à son tour  pour éclore à la photosynthèse, elle me donna la force de développer mes branches.
Aussitôt l'air m'encourageait à développer mon feuillage et je découvris la respiration, l'inspir, l'expir, le jour, la nuit, les saisons.
Très vite je fus consciente que mon individualité n'était qu'illusion, je faisait partie d'un tout bien plus grand que moi. Je faisais partie de la forêt tout en étant la forêt. Je ressentais ce que les autres arbres ressentaient, ils me protégeaient et me nourrissaient.
Alors je prospérais et me développais, lentement paraît il, car je n'avais pas conscience du temps qui passe, je n'étais conscient que du présent, du maintenant, et dans mon monde immobile l'ailleurs n'existait pas, je n'étais conscient que de l'ici et maintenant.
Je deviens grand et fort une multitude d'êtres itinérants venait chercher nourriture, ombrage, réconfort, ou inspiration. Je leur prodiguait tout cela sans compter car des anciens m'avaient enseigné que ce que nous donnons, nous le recevons. Je reçus beaucoup, et lorsque mon heure fût venue, je "mourus" comme je vécus, dans une paix indicible.
Lorsque que je chutais sous les dents de métal et l'appétit vorace des hommes, mon destin bascula et alors que je m'éloignais de la mémoire de mes ancêtres et de ceux de mon peuple et de mon clan " je réalisais que j'avais vécu au bord de la mer, cette étendue d'eau salée qui m'emporta loin des miens vers un destin hors du commun.
Dans notre culture nous sommes immortels, nous ne mourons pas vraiment, nous nous transformons et renaissons constamment, nous ne connaissons rien d'autre que l'ici et maintenant, tel est le secret de notre immortalité.
Echoué aujourd'hui sur cette plage je viens témoigner aux humains mes frères de mon histoire et de l'existence d'autres royaumes bien tangibles de sagesse à la frontière de leur réalité dont ils feraient bien de s'inspirer.
DV
 

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J'ai rêvé d' une forêt aux mille essences, une arche indestructible pour le Cerf, la Perdrix et le Crapaud, où chantent le Rossignol et le le Loriot, où les hommes, les arbres, les esprits et les petits peuples de la nature vivent en harmonie et en conscience à l'intérieur du cercle de Pierre.
 

Une forêt magique, un sanctuaire où le coeur de l'homme qui marche bat au rythme de la terre, où les couleurs de l'arc en ciel ne se cachent plus. 
 
C'est ici que je vis, que mon âme a vécu il y a fort longtemps. C'est là que Je Suis, comme l'arbre silencieux, profondément enraciné à la terre, déployant sa couronne dans la lumière.
Au centre du cercle de la forêt, à côté du grand feu qui rechauffe mais ne brûle pas, tout près des cascades où la lumière joue et danse et où se mélangent, chantent et jaillissent les eaux des 7 sources sacrées, vous me trouverez.
Je l'ai rêvée si fort qu'un matin je l'ai Créée, puis recréee, puis créee encore!.
DV 
 
Le cercle de pierre des néanderthaliens
180000 ans

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Vieille souche proche de l'entrée de la grotte de la Cathédrale sur le mont Bugarach. Un gardien?
 
 
 
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Passion cathare 
Le bûcher de Monségur

MONSEGUR ET LES MAITRES DE L'ILLUSION. Une nuit sur le pog.
Il y a 800 ans le pouvoir catholique romain ordonnait à ses barons, affiliés du nord en quête de butin et de nouveaux domaines, l'éradication de l'hérésie cathare.
Après une longue guerre de conquête, l'Occitanie, pays riche et indépendant, possédant une culture avancée, une langue, un gouvernement démocratique (capitouls), un territoire, et une armée qui avait défendu jusqu'à la mort la liberté de croyance rendait les armes.
Les irréductibles religieux cathares se réfugièrent dans les citadelles pyrénéennes dont la plus importante fut Monségur. Après un long siège les quelques soldats défenseurs et protecteurs occitans des "parfaits" (les religieux cathares) rendirent eux aussi les armes.
L'église de Rome dans sa grande mansuétude proposa aux quelques 200 Bonshommes et Bonnes femmes, autres noms donnés aux parfaits, le choix suivant : renier publiquement leurs croyances ou périr dans les flammes du bûcher.
 
Tous refusèrent de céder à l'odieux chantage, la peur de l'atrocité orchestrée par le grand illusionniste, démiurge de la matière, dont ils rejetaient la soumission ne passerait pas par eux. Ils seraient maîtres de l'illusion de la matière et choisirent le bûcher.

Cet ensemble de croyances hérétiques pourtant chrétiennes, avait trouvé dans l'Occitanie progressiste, prospère, tolérante et rebelle au matérialisme de l'église du 13e siècle, un territoire et un contexte favorable pour son expansion.
Sa caractéristique fondamentale était en opposition structurelle avec le pouvoir pyramidal, hiérarchique et conquérant de l'église romaine. A la suite de sa création par l'empereur romain Constantin lors du concile de Nicée en 325, église romaine et empire romains unirent alors leur mode d'hegemonie, en unissant le seculier et le temporel rome cosolidait son emprise. 

Alors que l'église s'enrichissait en faisant commerce des grâces divines par l' intermédiaire de son clergé, les parfaits cathares pensaient eux que chacun peut et devra, dans cette vie ou dans une autre, accéder par lui même et sans intermédiaire à l'état de divinité par le lâcher prise et le renoncement aux illusions matérielles.
Cette philosophie gnostique du pouvoir horizontal, en opposition au pouvoir pyramidal, n'était pas nouvelle et ses résurgences à travers les âges, les cultures et les religions étaient nombreuses.
 
Cet antagonisme avait déjà existé à l'origine de la chrétienté dans les enseignements mêmes du maître Jésus dispensées aux apôtres et différents en fonction de leur niveau de compréhension et d'élévation spirituelle.
Ainsi dès les origines de la chrétienté il y eut deux écoles. 
 
La première sensible au pouvoir et aux biens matériels se sentant menacée par la pureté de l'autre cherchait à la détruire. Elle réunissait les puissants et les soumis à l' idéologie hiérarchique, temporelle et matérialiste allié au pouvoir guerrier, représentée par Pierre et plus tard l' église romaine.
L'autre celle des gnostiques, humbles chercheurs de lumière avec à leur tête "l'apôtre des apôtres" Marie Madeleine.
Selon les textes officiels de l'église, Marie Madeleine serait arrivée dans le sud de la France par la Méditerranée après la crucifixion.
Devenue alter égo féminin de Jésus par son élévation spirituelle, elle y a dispensé un christianisme des origines très différent du christianisme romain.
Depuis la découverte des évangiles apocryphes de Nag hammadi et des fragments de l'évangile selon Marie Madeleine on sait que des évangiles gnostiques et hérétiques existaient et ont été recherchés et détruits par le pouvoir romain.
Il est vraisemblable que le catharisme fut issu d'une interprétation de ces textes ou de cette tradition non encore éradiquée par des siècles d'occupation militaire puis administrative et par la lobotomisation de la culture et de l'esprit occitan par l'inquisition.
Il y a fort à penser que si cette idéologie pyramidale, en quête de pouvoir et de puissance, qui a façonné l'Église romaine et l'occident avait laissé triompher l' hérésie cathare galopante au 13e siècle le monde serait aujourd'hui très différent.
DV

 
Saint Georges et le Dragon ou l'éternel combat du "bien"et du "mal".

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Au plus je réalise que mon ombre m'indique la direction de la lumière, au plus j'aime mon ombre.
DV